EGE

DÉFI 7 : FAISONS CONFIANCE AUX ACTEURS DE TERRAIN

CONTEXTE

Le système éducatif français est marqué à la fois par :
• Une hypercentralisation du ministère de l’Éducation nationale ;
• Une approche en silos, avec une multitude d’acteurs.

OBJECTIFS

OBJECTIFS

Différence de la performance entre élèves ruraux et urbains (score PISA en sciences)

Différence de chance de compléter un diplôme universitaire entre élèves ruraux et urbains

3 PROPOSITIONS PRIORITAIRES

#1 RÉALISER L’AMBITION ÉDUCATIVE NATIONALE PAR DES STRATÉGIES TERRITORIALES, AU SERVICE DES BESOINS DU TERRAIN

CONTEXTE

Le système éducatif français, étatique et pyramidal, a tendance à infantiliser les personnels qui sont limités dans leur prise d’initiatives, et contraint la valeur ajoutée éducative

La succession de réformes, au rythme des changements de ministres, tend à décourager les acteurs de terrain qui voient se multiplier les injonctions, parfois contradictoires.

La gouvernance actuelle ne permet pas de répondre aux besoins des jeunes, des familles, et de l’écosystème social d’une façon diversifiée et équilibrée sur le territoire.

OBJECTIF

Actions

Donner une plus grande liberté pour adapter les actions éducatives (à partir d’objectifs ou programmes nationaux partagés, qui définissent l’ambition éducative nationale) aux acteurs de terrain, notamment aux établissements scolaires.

Distinguer les niveaux entre l’État et l’échelon régional dans le déploiement des politiques éducatives. Cela rend nécessaire des diagnostics locaux, et une évaluation locale régulière.

Utiliser les évaluations, pas seulement comme des photographies à l’instant t, mais comme des outils de pilotage.

Au niveau local, développer des diagnostics partagés entre tous les acteurs éducatifs, afin d’adapter les plans d’action et les moyens aux enjeux du terrain. Il faut en amont que les acteurs éducatifs locaux de tous horizons puissent s’entendre sur un diagnostic partagé, prenant en compte les besoins spécifiques des jeunes sur le territoire. Sur la base de ce diagnostic, un plan d’action local serait décliné, avec des moyens adaptés pour les établissements scolaires et pour les autres acteurs. Une gouvernance mixte élus / usagers / partenaires de l’éducation / représentants locaux de l’État devrait être mise en place.

#2 FAIRE DES ÉTABLISSEMENTS (OU DE LEURS REGROUPEMENTS LOCAUX) LA CLÉ DE VOÛTE DU SYSTÈME SCOLAIRE : DES UNITÉS SCOLAIRES PLUS AUTONOMES ET PLUS EFFICIENTES

CONTEXTE

Actuellement, la gouvernance de l’éducation en France reste trop centralisée, laissant peu de décisions aux acteurs de terrain.

Le personnel éducatif a l’impression de ne pas participer à l’élaboration des politiques éducatives, ce qui rend la gestion encore plus difficile.

La multitude d’acteurs impliqués nuit à la lisibilité du système car la communication entre les différentes branches de l’éducation est souvent très limitée.

OBJECTIFS

Actions

Renforcer et mieux former les équipes de direction, notamment sur les sujets de stratégie, de pilotage et de gestion RH (recrutement, formation...). Faire connaître les ressources disponibles (soutien d’ingénierie, formateurs spécialisés, coaching, etc.).

Donner aux instances de direction une plus grande liberté dans la définition du projet d’établissement, avec leurs équipes (avec les moyens correspondants).

Renforcer la collégialité du conseil d’établissement (qui mobilise toutes les parties prenantes : enseignants, élèves, parents, collectivités...), et du conseil pédagogique (qui devient un véritable lieu de débat et d’échange sur les orientations pédagogiques). Permettre ainsi au projet de vivre grâce au travail en équipe.

Permettre aux établissements volontaires de rejoindre un réseau ou un regroupement d’établissements pour s’inscrire dans un projet ou bénéficier de ressources complémentaires.

#3 FAIRE ÉMERGER DES PROJETS CONCRETS POUR EXPÉRIMENTER L’ALLIANCE ÉDUCATIVE ET FÉDÉRER LES COMMUNAUTÉS ÉDUCATIVES AU NIVEAU LOCAL À TRAVERS DES « CITÉS DE L’ÉDUCATION »

CONTEXTE

Les enfants et les jeunes sont au contact de professionnels dans des contextes très variés et dans des structures si nombreuses qu’il est impossible de les comptabiliser :
Professionnels de l’Éducation nationale, de l’Aide sociale à l’enfance, de la Protection judiciaire de la jeunesse, de la santé, du sport, de la culture, ou bien issus du milieu associatif…

Ce sont eux qui, tous ensemble, composent notre système éducatif.La pluralité de ces organismes pose des questions sur la capacité du système à collaborer pour répondre aux besoins des enfants, des jeunes et de leur famille.

Les acteurs étant avant tout mission- nés par rapport à leur fonction spécifique, il est rare de trouver réunies les conditions permettant une alliance éducative entre ces acteurs.
Les cités éducatives expérimentées dans 126 territoires, dans des « quartiers prioritaires de la politique de la ville », ont enclenché cette dynamique qu’il faut maintenant renforcer.

OBJECTIFS

Actions

Développer des « Cités de l’éducation», qui seraient des lieux ouverts autour de l’alliance éducative pour les jeunes en situation de vulnérabilité, à proximité des établissements. Ces lieux seraient situés dans toutes les communes et auraient plusieurs vocations :
Renforcer les alliances éducatives ;
Recenser tous les dispositifs existants pour accompagner les jeunes fragiles ;
Former toute la sphère éducative, dans une approche décloisonnée ;
Évaluer, documenter et essaimer ; accueillir et orienter les professionnels et les jeunes.

Permettre ainsi aux organisations de mieux travailler ensemble et faciliter les relations, en particulier par des actions communes et des appuis de coordination/pilotage dédiés. Exemples : systèmes restauratifs pour prévenir les conflits, jardin potager collaboratif, livret des familles, kermesse en début d’année, coaching d’équipe, animation d’ateliers internes, etc.

Fédérer, à travers « les Cités de l’éducation », des communautés éducatives au niveau local via des réseaux d’échanges, des communautés numériques, des partenariats multidisciplinaires :
Certaines municipalités ont mis en place, sous l’impulsion d’acteurs locaux, de véritables communautés éducatives, au-delà des différences de structures, de métiers... Il est in- dispensable de systématiser ces approches pour sortir des silos et assurer une continuité éducative pour les enfants et les familles.
Il ne s’agit pas, dans cette perspective, d’une coordination « administrative ou gestionnaire », mais bien d’échanges éducatifs, pédagogiques... avec une approche pluri- disciplinaire.

Donner aux enseignants les outils et l’accompagnement nécessaires pour qu’ils sachent vers qui se tourner quand ils ont besoin d’appui (les intervenants extérieurs ne savent pas toujours comment travailler avec les établissements).

DÉFI 1

INVESTISSONS DÈS LE PLUS JEUNE ÂGE, AU LIEU DE RÉAGIR TARDIVEMENT QUAND TOUT EST PLUS DIFFICILE