EGE

DÉFI 5 : RÉCONCILIONS L’ÉDUCATION AVEC LE MONDE ET LES MÉTIERS QUI ÉVOLUENT

CONTEXTE

L’éducation est un pont entre le passé et l’avenir. Elle est toujours en tension, dans un équilibre fragile entre les héritages d’hier, les réalités d’aujourd’hui et les projets de demain. Cet équilibre est aujourd’hui particulièrement chahuté : la crise éducative que nous subissons est autant une crise de transmission (incapacité à passer aux jeunes générations les trésors dont nous avons hérité) qu’une crise de projection (incapacité à les préparer à l’avenir).

Le monde évolue à toute allure, avec la mondialisation, le numérique, la prise de conscience écologique, la mobilisation pour l’égalité femme/homme… Dans le champ professionnel, de nouveaux métiers émergent en permanence et d’autres disparaissent. Pôle Emploi, dans ses dossiers d’actualité, explique ainsi que 85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore. Les attentes des jeunes, des familles, de la société vis-à-vis de l’école et des acteurs éducatifs évoluent.

EN SAVOIR PLUS :

Parmi les enjeux majeurs pour préparer les jeunes générations aux défis du XXIe siècle :
• La nécessité de développer des compétences socio-émotionnelles, in dispensables dans la sphère privée, dans la vie citoyenne et dans le domaine professionnel, mais qui ne sont presque jamais valorisées dans notre système éducatif.

L’éducation populaire, le service civique..., qui jouent un rôle essentiel en valorisant ces compétences, ne touchent hélas qu’une minorité de jeunes.
• La réconciliation du monde de l’éducation et du monde du travail. Évidemment, l’éducation a bien d’autres finalités que l’insertion professionnelle et elle n’a pas à se réduire à une préparation professionnelle. Mais le grand écart entre les mondes pénalise les jeunes, surtout les plus fragiles.

| Alors que le taux de chômage des jeunes est autour de 20 %, (contre 6 % en Allemagne), beaucoup d’entreprises peinent à recruter.
| Seuls 30 % des chefs d’entreprises considèrent que le système éducatif est adapté aux réalités du monde du travail.
| Seuls 33 % des jeunes considèrent que les entreprises leur font suffisamment confiance.

La maîtrise du numérique, déjà omniprésent dans la vie des jeunes, mais auquel nous sommes mal préparés.
Bien utilisés, les outils digitaux peuvent servir la cause des jeunes et développer leur potentiel.
Mal utilisés, ils creusent les écarts et accentuent les difficultés. Aujourd’hui, nous manquons trop souvent de discernement et de volonté pour tirer le meilleur parti du numérique.

OBJECTIFS

IMPACT

% des élèves qui ont confiance en eux-mêmes

% des jeunes (15-24 ans) au chômage

% des jeunes (18-24 ans) votant

3 PROPOSITIONS PRIORITAIRES

#1 VALORISER ET DÉVELOPPER LES COMPÉTENCES SOCIO-ÉMOTIONNELLES

CONTEXTE

 Le savoir-être et les compétences transverses (« soft skills »), souvent associés à l’intelligence émotionnelle, sont indispensables dans la vie citoyenne, la sphère privée et dans le domaine professionnel.

L’écoute, la pédagogie, l’empathie, l’adaptabilité, la créativité, la coopération, la gestion du stress sont des compétences nécessaires pour le bien-être et la réussite de tous…

Pourtant ces compétences ne sont presque jamais valorisées dans notre système éducatif alors qu’elles commencent à être reconnues comme des atouts essentiels pour exercer se citoyenneté et dans la vie professionnelles.

OBJECTIF

Actions

Vivre et développer les compétences transversales au travers de projets en équipe chez les élèves dès leur plus jeune âge et tout au long de la scolarité : travail collectif, communication, créativité, recherche de solutions...

Prioriser l’enseignement de la gestion des conflits (au travers de la non-violence) et de la coopération-jeu.

Apprendre dès la maternelle et tout au long de la vie que les biens les plus précieux se multiplient en se partageant, et le pratiquer au quotidien par des jeux créatifs mettant en évidence la complémentarité, le plaisir de co-créer, d’inventer à plusieurs, de s’enrichir des passions des autres et de les enrichir des siennes.

 Instaurer un nombre minimum de sorties culturelles par an au lycée.
La catégorie sociale et le niveau de vie conditionnent fortement les pratiques culturelles. Selon l’observatoire des inégalités, dans une étude en 2018, 69 % des cadres supérieurs ont visité un musée au moins une fois dans l’année contre 20 % des ouvriers.
Les élèves issus de milieux populaires et ruraux sont davantage touchés par un déficit de culture lié à une faible participation à la vie culturelle. Or, cette ouverture culturelle
États généraux de l’éducation inégalitaire en fonction du milieu social pèse sur les résultats scolaires et l’accès aux études supérieures.

Généraliser les projets en co-intervention dans le temps scolaire.
Faire des projets en co-intervention, c’est faire entrer des personnes extérieures à l’intérieur du parcours scolaire des jeunes, ou faire sortir les élèves de l’école : associations, entreprises, autorités territoriales, parents...
Généraliser les projets en co-interventions dans le temps scolaire permettra de développer les compétences transversales, de com- prendre les applications réelles des matières théoriques, de sensibiliser à l’engagement citoyen et d’exposer aux jeunes les différentes réalités, les différents secteurs, métiers, en- jeux qui existent. Beaucoup de ces projets existent et leur impact est mesuré et positif. Il faut généraliser cette approche pour que tous les élèves puissent en bénéficier.

#2 INSCRIRE L’ÉDUCATION DANS LA RAISON D’ÊTRE DES ENTREPRISES : LA RESPONSABILITÉ ÉDUCATIVE DES ENTREPRISES

CONTEXTE

L’insertion professionnelle n’est pas la seule finalité de l’éducation, mais elle doit être prise en compte dans les parcours éducatifs.
Avec l’accélération des changements dans le monde du travail, l’éducation tout au long de la vie est une nécessité et l’entreprise doit devenir un lieu apprenant.

Par ailleurs, le rôle de l’entreprise est décisif pour favoriser une meilleure intégration sociale et professionnelle des jeunes. Il est urgent de réconcilier le monde de l’éducation et le monde de l’entre- prise, et d’affirmer « la responsabilité éducative des entreprises ».

OBJECTIFS

Actions

Intégrer la « responsabilité éducative des entreprises » dans la raison d’être et/ou la responsabilité sociale et environnementale des entreprises.

Initier une réflexion et un débat dans chaque entreprise sur l’impact éducatif des biens et services produits, à travers la question suivante : « Les biens et services que nous produisons et commercialisons, les voudrions nous pour nos propres enfants ? ».

Mettre en valeur des initiatives connues et intégrer des indicateurs ambitieux liés à des actions éducatives dans les obligations de reporting extra-financier des entreprises.
Contributions financières aux buts éducatifs (ex. la recherche, les bourses, etc.).
Impact des contributions financières et autres (ex. taux d’étudiants bénéficiaires, etc.).
Contributions pour former des jeunes dans les territoires et dynamiser le tissu socio-économique (notamment pour les PME).

Généraliser et valoriser l’engagement des collaborateurs (même retraités) dans du mécénat de compétences (notamment éducatif) dans tous les types d’entreprises (y compris les PME), et des acteurs économiques, en lien avec les territoires.

#3 RENFORCER L’APPROPRIATION, LA CULTURE ET LA CITOYENNETÉ NUMÉRIQUES

CONTEXTE

Le numérique est déjà omniprésent dans la vie des jeunes et l’éducation doit préparer les futurs citoyens au monde de demain, fortement numérisé.
L’accès au numérique et la compétence digitale sont essentiels à l’ouverture d’un monde de formations, d’éducations et de possibilités pour les jeunes, les enseignants et les parents.

Des applications intéressantes montrent qu’on peut avoir un usage très profitable du numérique dans le champ de l’éducation.
Il existe aussi des risques, dans le numérique, si les jeunes ne sont pas bien formés aux usages : exposition à des contenus violents / pornographiques, cyberharcèlement, exploitation des données personnelles…

OBJECTIFS

Actions

Inclure un « parcours numérique » dans le programme scolaire, de la 6e à la terminale.

Éduquer et sensibiliser les élèves à tous les enjeux du numérique : citoyenneté numérique, bien commun, éthique, risques, média et information...

Faire de l’accès au numérique un droit universel :
Donner accès à des tarifs ou cré- dits internet à prix modéré en fonction des revenus familiaux.
Proposer à chaque élève de 2de un ordinateur à prix modéré en fonction des revenus familiaux.

Développer des plateformes numériques pour faciliter l’éducation et la communication.
Mettre en place une plateforme numérique d’accompagnement éducatif ouverte à tous et gratuite, permet- tant de rassembler des ressources éducatives et des outils numériques et de réunir toutes les bonnes pratiques pour l’éducation et le développement des jeunes. Cette plateforme s’adresserait aussi bien aux professionnels de l’éducation, aux familles, aux acteurs de la santé qu’aux jeunes eux-mêmes.
En plus d’améliorer la coéducation entre les différents professionnels, cela permettrait d’avoir une meilleure connaissance des outils pratiqués par tous, et de personnaliser l’éducation de chacun à partir de ce qui peut être fait ailleurs. Cette plateforme agrégerait les contenus produits par d’autres producteurs de contenus publics et privés (notamment le Réseau Canopé...), et permettrait aux acteurs d’évaluer les contenus partagés.
Lancer une plateforme numérique géolocalisée pour faciliter l’orientation et la coordination, contenant les ressources et lieux d’accueil pour les parents et les professionnels.
Assurer une adaptation constante de l’école aux changements et à l’évolution du numérique.

DÉFI 4

DIVERSIFIONS LES PARCOURS DE RÉUSSITE

DÉFI 6

AIDONS LES JEUNES LES PLUS FRAGILES À BIEN PARTIR DANS LA VIE